Il est tout à fait normal que le suc gastrique soit acide !

L’estomac est un milieu extrêmement acide. Tous les jours il produit plus d’un litre d’acide chlorhydrique très concentré, de quoi maintenir un pH entre 1 et 3.

L’acide chlorhydrique quant à lui est un acide ultra puissant. Il est absolument indispensable pour assurer une bonne digestion. Il protège également l’estomac et l’intestin grêle contre les germes indésirables présents dans les aliments ingérés. Et il tonifie le petit « clapet » qui sépare l’œsophage de la cavité stomacale (=cardia). Ce clapet permet d’ouvrir et de refermer l’estomac pour laisser descendre la nourriture. Il protège la muqueuse fragile de l’œsophage de l’agressivité du suc gastrique.

Incroyable mais vrai !

En l’absence d’acide gastrique, le petit « clapet » qui sépare l’œsophage de l’estomac devient « paresseux » et reste entrouvert. Le contenu de l’estomac remonte et « dévore » littéralement la muqueuse de l’œsophage. Ceci crée des sensations de brûlure et des régurgitations remontant jusqu’à la bouche.

Le pancréas secrète moins de bicarbonate et moins d’enzymes digestives. A la clé : une digestion difficile, une malabsorption des nutriments (=vitamines B1, B12, calcium, fer, zinc) et donc, un état de carences voire de dénutrition.

Enfin, faute d’acide gastrique, les germes pathogènes se prolifèrent au niveau de l’intestin grêle. Cela se traduit par une production accrue des gaz, expulsés sous forme de pets. Les personnes qui en souffrent se plaignent souvent de ballonnements qui compriment le ventre.

Quelles sont les raisons qui peuvent conduire à une sécrétion insuffisante d’acide gastrique ?

La première raison d’une hypochlorhydrie est la prise prolongée de médicaments de la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (=IPP). Ces médicaments sont largement prescrits, par exemple, en cas de surcroissance de la bactérie Helicobacter pylori, d’ulcère ou de reflux gastro-œsophagien (=RGO).

La deuxième raison d’un manque d’acide chlorhydrique est le stress chronique. Sous l’action répétée des hormones du stress telles que le cortisol et l’adrénaline on observe une érosion du mucus qui protège la paroi interne de l’estomac. A long terme, cela aboutit à une atrophie partielle de la muqueuse gastrique. Les cellules produisant l’acide gastrique se raréfient puis disparaissent, conduisant à une pénurie d’acidité dans l’estomac.

Comment détecter une hypochlorhydrie ?

La pH-métrie évalue le degré d’acidité de l’œsophage. Lors de cet examen, une petite sonde munie d’une électrode est introduite par une narine pour être placée dans l’œsophage juste au-dessus du cardia. Cette sonde permet de mesurer le pH exact de l’œsophage en temps réel.

La pH-impédancemétrie peut quant à elle détecter la présence de gaz et de liquides qui cherchent à s’échapper de l’œsophage vers la bouche. Cette méthode permet la mise en évidence de l’ensemble des épisodes de reflux et de leur caractère chimique (acide ou neutre).

Que faire en cas d’une hypochlorhydrie ?

Pour ne pas subir les conséquences d’une hypochlorhydrie, il est ainsi indispensable d’apprendre à gérer son stress et se passer des IPP.

Réglisse, petit galanga, curcuma, menthe poivrée, gentiane, zinc-carnosine, jus d’aloès vera, bétaine-HCL :  il existe de nombreuses alternatives naturelles.

Enfin, une approche alimentaire pauvre en sucres Fodmaps met fin à la prolifération bactérienne permise par la faible acidité gastrique.