Qu’est-ce qu’un biofilm ?

Un biofilm est une colonie de cellules bactériennes ou de champignons microscopiques. Cette colonie est enrobée d’une épaisse couche protectrice appelée “matrice”.

La matrice d’un biofilm est faite de différentes molécules visqueuses et extrêmement gluantes. Elle peut se disperser, libérant des germes pathogènes qui forment, à leur tour, une nouvelle colonie.

Comment un biofilm se forme-t-il ?

Un biofilm se forme assez rapidement, en fonction de la concentration de certaines molécules nutritives. Les germes communiquent et adaptent leurs comportements selon  l’alimentation quotidienne.

Un biofilm se fixe aux muqueuses (estomac, intestin, vagin) ou à la surface des dispositifs médicaux (cathéters, valves cardiaques, prothèses). Ces derniers se transforment rapidement en “portes d’entrée” pour une infection nosocomiale. 

Pourquoi les biofilms sont ils nocifs ?

Plusieurs levures (Candida albicans, Candida glabrata, Aspergillus fumigatus) et bactéries (Escherichia coli, Helicobacter pylori, Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes, Campylobacter jejuni) forment des biofilms. Leurs matrices protectrices sont extrêmement épaisses. Elles empêchent la pénétration des molécules antimicrobiennes à l’intérieure de la colonie. 

De cause à effet, les germes pathogènes deviennent de 10 à 1000 fois plus résistants à l’action du système immunitaire et à de très fortes concentrations des molécules chimiques. Ceci diminue de façon drastique (de 4 à 500 fois) l’efficacité d’un traitement allopathique classique.

Comment casser les biofilms  ?

Plusieurs stratégies se sont montrées efficaces pour endommager la matrice des biofilms. Celles-ci peuvent, par exemple, compromettre l’adhérence du microorganisme aux muqueuses, tissus ou surfaces. Elles peuvent, d’autre part, prévenir la croissance microbienne ou bien, empêcher la communication entre les germes pathogènes.

Qu’en est-il des remèdes naturels ?

Le miel de châtaignier, la fibre de cocotier, l’aubier de lapacho et le chlorure de zinc perturbent la communication entre les levures et les bactéries (quorum sensing=QS). De ce fait, ils réduisent de façon notable la vitesse de formation des biofilms.

La N-acétylcystéine (=NAC) est un mucolytique puissant. Cet acide aminé altère la couche épaisse d’un biofilm, tout en réduisant la production de la nouvelle matrice protectrice.

Il s’agit d’un véritable destructeur des biofilms difficiles à déloger (Candida albicans, Helicobacter pylori, Staphylococcus aureus, Proteus vulgaris). 

Références : 

1. Lu L, et al. Developing natural products as potential anti-biofilm agents. Chin Med. 2019 Mar 20;14:11. Dinicola, et al.

2. N-acetylcysteine as powerful molecule to destroy bacterial biofilms. A systematic review. Eur Rev Med Pharmacol Sci. 2014 Oct; 18(19):2942-8.